Patrimoine naturel
Vignes et noyers de la Kopp
La Kopp fait partie des collines sous-vosgiennes qui séparent le massif vosgien de la pleine rhénane. Constituées de roches calcaires, ces collines sont apparues lors de l’effondrement de la plaine d’Alsace.
La Kopp, qui culmine à 350 m, abrite une faune et une flore typique des sols calcaires secs et ensoleillés. On y trouve notamment de majestueux noyers, spécificité de Marmoutier, ainsi que les dernières parcelles de vignes ayant résisté au temps et surtout à la crise du phylloxera de la fin du XIXe siècle qui a provoqué la disparition des vignes et cépages ancestraux ayant fait la réputation des moines de l’abbaye de Marmoutier.
Les cormiers
Le cormier, ou l’Aschlieselbaum est une espèce rare dans nos régions que l’on rencontre sur les collines de notre cité. Cette variété de sorbier, endémique d’Asie Mineure et d’Afrique du Nord, aurait été introduite par les croisés à leur retour de Terre Sainte.
Le ban de Marmoutier compte plus de 80 cormiers dont 35 sont des arbres remarquables et un a bénéficié de la labellisation nationale. Ils forment une des concentrations parmi les plus importantes en Europe. Quelques-uns furent plantés à l’époque des moines, bien avant la Révolution de 1789. Le plus ancien est estimé à 320 ans et possède une circonférence de près de 4 m. Avec leur croissance très lente et leur importante résistance au gel et à la sécheresse, ces arbres donnent un bois extrêmement dur et compact. Il a ainsi été longtemps prisé pour la confection de fûts d'outils de corroyage (rabots, rifflards, varlopes...). Il faut aussi utilisé pour réaliser des outils de traçages (règles, trusquins...). Dans les moulins, les dents rapportées (alluchons) sur couronne en fonte de l'engrenage multiplicateur étaient faites en cormier. En raison de son grain très fin, il est encore très recherché pour l'ébénisterie, la marqueterie, etc.
Les fruits du cormier, la corme ou la sorbe, ressemblent à de petites poires ou de petites pommes, comestibles après blettissement. Ils donnent, après fermentation et distillation un schnaps original et délicat et n'est pas sans rappeler l'eau de vie de poire. On peut également réaliser sirops, marmelades et tardes.
Le cormier ne se régénère pas facilement et est par conséquent en voie de raréfaction. Sa multiplication par germination est peu efficace et ses rejets trop rares pour pérenniser l'espèce. L'assistance de l'humain est donc nécessaire pour des plantations.
Le Tannenwald
Le Tannenwald, « forêt de sapins, est un véritable bijoux d’authenticité. Cette ancienne forêt abbatiale a été partagée ente les habitants suite à la Révolution française. Il s’agit d’une grande colline boisée, distincte du massif vosgien, mais où le sapin est descendu pour y être ensuite favorisé par les hommes.
Le Tannenwald offre une multitude de paysages naturels, préservés et authentiques à travers les premiers contreforts du piémont des Vosges.
A la fin du XVIIIe siècle, le Tannenwald comptait 472 bornes. Beaucoup disparurent, victimes du vandalisme ou de la mécanisation des travaux de débardage ; il n’en reste actuellement plus qu’une centaine.
Témoins intemporels des propriétés forestières, ces pierres portent de multiples indications : armoiries ou signes permettant d’en reconnaître les possesseurs sur les faces latérales, année de la pose, ou encore numéro chronologique de la pierre. Une ligne gravée sur la partie supérieure, parfois appelée viseur, matérialise la séparation entre les propriétés et indique les directions des bornes précédentes et suivants. Si certaines arborent toujours leurs marques originales, d’autres, réutilisées ultérieurement, affichent celles de leurs propriétaires successifs.
Lors de vos promenades dans le Tannenwald, vous pourrez ainsi vous livrer à une véritable chasse au trésor : rechercher les bornes de l’Abbaye (figurant une crosse et/ou un « M »), celles des Seigneurs de Hanau-Lichtenberg (chevrons et abréviation RHM ou RM) se trouvant surtout vers Reinhartsmunster et en amont du Moulin de Champagne, celles des seigneurs de Wangen (d’un côté une crosse, de l’autre l’inscription WANG), situées à l’entrée sud du Tannenwald et à proximité de Meyerstein et bien d’autres encore.